KarstEAU
Amélioration des connaissances sur les ressources en eau souterraine dans les formations carbonatées
KarstEAU
Amélioration des connaissances sur les ressources en eau souterraine dans les formations carbonatées
Présentation
du projet de recherche KARST-HUVEAUNE 2018-2023
Karst et ressource stratégique en eau souterraine du bassin de l’Huveaune
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Cette page présente le projet KARST-HUVEAUNE
« Karst et ressource stratégique en eau
souterraine du bassin de l’Huveaune :
caractérisation par approches hydrodynamique,
géologique et hydrochimique ».
Le projet de recherche est coordonné
par l’université Aix-Marseille, laboratoire CEREGE,
en collaboration avec le BRGM (D3E Montpellier) et
le laboratoire Chimie et Environnement de
l’université Aix-Marseille, sur la période
2018-2022. Le projet est le support pour la thèse de
doctorat en hydrogéologie karstique de Thibaut Garin
(en cours : 2018-2021) et le post-doc en
géologie structurale de Christophe Matonti (2019).
Télécharger
le résumé du projet Karst-Huveaune (version
2019)
Télécharger
la page complète de descriptif du projet
Karst-Huveaune (version 2019)
Télécharger
la page de présentation du sujet de thèse de
doctorat de Thibaut Garin (version 2019)
Télécharger
le rapport de géologie structurale au sud d'Aubagne
(C. Matonti, 16/11/2021)
Télécharger
le rapport sur la campagne de jaugeages de l’Huveaune
du 16 et 17 décembre 2019 (27/02/2020)
Télécharger le rapport sur la modélisation pluie-débit de l'Huveaune avec KarstMod (22/11/2021)
Télécharger le mémoire et la présentation de soutenance de thèse de doctorat de Thibaut Garin (15/12/2022)
KARST-HUVEAUNE 2018-2023 :
descriptif du projet de recherche
Karst et ressource
stratégique en eau souterraine du bassin de
l’Huveaune : caractérisation par approches
hydrodynamique, géologique et hydrochimique
Résumé du projet
Karst-HUVEAUNE (version 2019)
Le
projet de recherche multipartenarial Karst-Huveaune,
dirigé par l’université Aix-Marseille, porte sur la
caractérisation de la ressource en eau souterraine du
bassin de l’Huveaune dans les aquifères carbonatés
karstiques. Il intègrera des données multiples
(géologie, karstologie, hydrogéologie, tests en
forages, hydrochimie) pour une meilleure compréhension
du fonctionnement actuel et futur des hydrosystèmes
souterrains entre la Sainte-Baume et la mer.
La zone
d’étude inclut le bassin versant de l’Huveaune en
amont d’Aubagne, qui recoupe le bassin versant plus
large d’alimentation des sources sous-marines de
Cassis. Le travail consistera à étudier la qualité et
la quantité d'eau souterraine disponible, en fonction
du contexte géologique régional. En effet, les
écoulements dans les roches carbonatées karstiques
sont hétérogènes, fortement influencés par la présence
de vides karstiques très perméables qui peuvent jouer
le rôle de zone de drainage préférentiel. Pourtant ces
zones sont difficiles à détecter et à localiser à
priori.
L'objectif est d'améliorer les connaissances sur les
eaux souterraines dans cette partie du territoire
régional, et d'affiner des méthodes d'étude en
croisant des approches de géosciences, de chimie de
l'environnement et de tests en forages.
Le
projet donnera lieu à une thèse de doctorat (3 ans)
dont l’objectif sera d’une part de montrer comment
relier la réponse de tests en forages à la
structuration karstique d'un aquifère carbonaté, et
d’autre part d’établir l’origine et le mode
d’écoulement de l’eau souterraine à l’aide d’outils
hydrochimiques complémentaires (ions majeurs, éléments
traces et molécules organiques, isotopes de l’eau, du
strontium et des sulfates de l’eau). En complément,
une étude spécifique (post-doc 10 mois) sera menée
pour identifier la mise en place, la géométrie et le
rôle des grandes structures géologiques qui divisent
l’unité du Beausset entre le sud d’Aubagne et la
Sainte-Baume et le massif d’Allauch au nord.
Trois axes méthodologiques
guideront les travaux de recherche scientifique :
1) améliorer les schémas de structuration karstique
régionale à l'aide d'observations géologiques,
géomorphologiques, hydrogéologiques, 2) interpréter
les essais de pompage avec des méthodes modernes (type
diagnostic plot) et voir comment faciliter
l’application des méthodes dans les études
hydrogéologiques, 3) valider l'origine et la qualité
de l'eau des nappes investiguées par la
caractérisation chimique de l'eau. L’application de
ces approches aux grands aquifères régionaux de la
Basse-Provence calcaire aidera à proposer une
meilleure gestion de la ressource en eau.
Contexte local
Sur le territoire du
bassin versant de l’Huveaune, entre Marseille et
Aubagne, les besoins en eau potable et pour
l’agriculture sont historiquement satisfaits par des
canaux de dérivation de l’eau de surface de la Durance
et du Verdon. L’eau souterraine est prélevée
localement pour l’alimentation en eau potable (AEP)
uniquement en amont d’Aubagne sur les contreforts de
la Sainte-Baume, à des débits limités aux besoins des
communes, et dans la plaine d’Aubagne en secours des
canaux.
La recherche de nouvelles
ressources en eau souterraine sur le territoire
encadrant Aubagne est devenue une nécessité sur ce
territoire de plus en plus urbanisé, où il y a un fort
enjeu social et économique. La ressource en eau
profonde n’a pas encore été investiguée. Elle est
accessible par quelques forages localisés généralement
dans les plaines. La zone de recharge de l’eau
souterraine se trouve nécessairement en amont, en
partie sur le massif de la Sainte-Baume, dans une zone
naturelle non urbanisée. La Sainte-Baume et sa
continuité vers les calanques forment ainsi un vaste
aquifère régional qui constitue une ressource en eau
majeure, qui pourrait permettre de diversifier et de
sécuriser les besoins en eau douce sur le territoire
d’Aubagne et Marseille.
La ressource en eau
souterraine identifiée comme stratégique par le SDAGE
est une eau de bonne qualité, disponible en quantité,
et située à proximité des zones de besoins.
L’utilisation de cette ressource en eau nécessite
préalablement une bonne connaissance du fonctionnement
de l’aquifère pour en organiser l’exploitation, la
gestion et la préservation de manière durable. Cet
objectif de connaissance a été défini dans la fiche
Action C1.1, du contrat de rivière Huveaune signé en
octobre 2015. L’Université Aix-Marseille porte cette
action dans l’enjeu C, Etat des ressources en eau,
avec pour titre « Caractérisation
de la ressource en eau souterraine stratégique du
secteur Calanques/Beausset/Ste-Baume ».
La
difficulté pour caractériser les ressources en eau
souterraine sur ce territoire tient au contexte
géologique. Les roches sont principalement de nature
carbonatée (calcaire et dolomie), et vont se comporter
comme un milieu hétérogène en fonction de leur
fracturation et de leur évolution spéléogénétique.
Dans ces calcaires se créent alors des réseaux
karstiques, composés de zones d’écoulement
préférentiel qui convergent vers des axes de drainage
majeurs. D’autres ressources existent, soit au sein
même des roches carbonatées localement altérées qui
forment ainsi un vaste réseau poreux (ces réseaux
peuvent être associés à des fantômes de roche), soit
au sein des alluvions le long du cours d’eau ou dans
les plaines de divagation d’origine tectonique ou
karstique (poljé).
A l’échelle régionale, les
sources de la baie de Cassis (Port-Miou et Bestouan)
forment ainsi le point de drainage souterrain profond
du bassin versant de l’Huveaune (Coulier
1985, Cavalera
2007, Arfib et Charlier
2016). Une large partie de l’eau
infiltrée sur le bassin versant de l’Huveaune s’écoule
donc en profondeur et ne vient pas alimenter le cours
d’eau. L’eau qui sort à Cassis devient saumâtre au
sein de l’aquifère, contaminée par le phénomène
d’intrusion saline.
Une originalité du
projet : l’étude spatialisée en forage en domaine
carbonaté
Une originalité de l’étude
repose sur l’utilisation de points d’observations
généralement négligés en hydrogéologie
karstique : les forages. En effet, l’eau
souterraine circule dans les roches carbonatées
karstiques de manière hétérogène, avec des vitesses
d’écoulement très variables entre les zones peu
perméables de la roche calcaire (ou dolomitique) et
les zones fracturées et karstifiées caractérisées par
une perméabilité en grand. Dans ce contexte, chaque
forage est susceptible de recouper des zones aux
propriétés hydrogéologiques très différentes.
Historiquement, les
forages sont donc peu utilisés dans les études
hydrogéologiques dans les domaines carbonatés car il
est difficile de corréler les informations obtenues
d’un point à l’autre. De plus, les aquifères
karstiques étant généralement drainés par une source,
les scientifiques et gestionnaires ont privilégié le
suivi et l’étude des sources karstiques, ce qui a pour
avantage majeur d’apporter une information globale sur
le fonctionnement de l’aquifère et de donner accès à
un site où les mesures (en particulier de débit) sont
facilitées. Pourtant, l’observation dans des forages
est le seul moyen d’avoir accès directement à l’eau
souterraine en amont des sources, sauf lorsque des
réseaux spéléologiques atteignent la zone noyée du
karst.
Le forage propose d’autres
avantages : il permet de tester la réponse de
l’aquifère à l’échelle de plusieurs dizaines de
mètres, voire centaines de mètres. C’est donc une
source d’information non négligeable qui renseigne sur
le mode d’écoulement de l’eau souterraine, là où elle
est invisible. Les investigations reposent alors
majoritairement sur les essais de pompage in situ avec
suivi du niveau d’eau au cours du temps, et sur la
signature chimique de l’eau rencontrée.
L’interprétation de l’essai de pompage reste encore un
défi lorsque le milieu est hétérogène, comme c’est
souvent le cas en aquifère carbonaté karstique. Une
méthode adaptée d’interprétation permet de montrer si
les écoulements autour du forage sont équivalents à
ceux d’un milieu poreux, ou au contraire s’ils sont
orientés dans une direction (chenal, faille), ou si
des limites hydrogéologiques sont atteintes en cours
de pompage.
Partenaires
financiers et techniques, interactions avec les
acteurs du territoire.
Le projet est financé par
l’Agence de l’EAU, l’université Aix-Marseille, le
Conseil Départemental 13, la Métropole AMP
(Aix-Marseille-Provence). Il est soutenu par le
Syndicat mixte du bassin versant de l’Huveaune porteur
du contrat de rivière Huveaune. La thèse de doctorat
de T. Garin est financée par l’université
Aix-Marseille et une bourse « emploi jeune
doctorant 2018-2021 » cofinancée par la Région
PACA et le BRGM (50%/50%).
Tous les 6 mois, un comité
technique est organisé pour présenter les résultats
aux partenaires financiers, ainsi qu’aux
interlocuteurs du territoire travaillant sur la
ressource en eau (PNR Sainte Baume, ARS, distributeurs
d’eau potable), et favoriser ainsi les synergies entre
Agences, EPCI, collectivités territoriales et acteurs
locaux. Le projet bénéficie également des
collaborations avec les bureaux d’études travaillant
sur la zone d’étude.
Partenaires scientifiques
:
Cerege,
Aix-Marseille Université - Coordination
-
Coordinateur du projet : B. Arfib
-
Collaborateurs : J. Goncalves, J. Borgomano, J.
Lamarche, N. Espurt, C. Vallet-Coulomb
-
Doctorant : T. Garin, Post-doc : C. Matonti
Laboratoire
Chimie et Environnement, Aix-Marseille Université
B. Coulomb, J-L. Boudenne,
L. Vassalo, C. Demelas
BRGM – Direction de l’Eau,
Environnement et Ecotechnologies, Montpellier,
B. Ladouche, B. Dewandel
Contact
:
Université Aix-Marseille,
CEREGE Centre Saint Charles
Case 67 - 3 Place Victor
Hugo 13331 MARSEILLE cedex 3
Bruno Arfib, Maître de
Conférences,
Tél : 04 13 55 07 48,
email : arfib@cerege.fr
Site internet www.karsteau.fr
Le
travail de thèse de Thibaut Garin va donc explorer
l’hydrogéologie de la zone d’étude en utilisant
l’information délivrée par les forages. Deux approches
méthodologiques complémentaires sont prévues et ont
démarré en 2019 : (1) l’interprétations des
essais de pompage par les diagnostic
plot (appelé aussi courbes de dérivées) et la
modélisation des écoulements autour du forage par des
solutions analytiques pour confirmer les schémas
conceptuels établis, et (2) le prélèvement d’eau et
l’analyse des ions majeurs, des polluants organiques
et de certains isotopes (stables de l’eau, soufre et
oxygène 18 des sulfates, strontium). L’objectif est de
croiser ces différentes méthodes, avec la connaissance
du contexte géologique et karstologique, pour
caractériser les ressources en eau souterraine entre
la Sainte Baume et la mer (Cassis).
Quelques
questions scientifiques
- L’interprétation des
essais de pompage dans le karst peut-elle être
améliorée et facilitée par l’émergence de nouveaux
outils informatiques ?
- Le suivi CTD d’un forage
est-il un complément indispensable et/ou suffisant
pour la caractérisation des ressources prélevables sur
un ouvrage de captage ?
- Quel est le rôle de la
structuration oligocène sur l’écoulement entre la
Sainte-Baume et Cassis ?
- Quel est le rôle des
oscillations eustatiques (miocène, messinien,
quaternaire) sur le drainage de la
Basse-Provence ?
- Quel est l’état
qualitatif de l’eau souterraine ?
- Quelles sont les
molécules chimiques d’aujourd’hui et de demain qu’il
faut suivre pour caractériser cette ressource en eau
stratégique ?
- Existe-t-il plusieurs
compartiments hydrogéologiques, avec des signatures
chimiques différentes ?
- Depuis quand la vallée
de l’Huveaune existe-t-elle ? Quelle a été
l’évolution paléogéographique de ce territoire au
cours de l’histoire géologique ?